Accentuation de l’érosion côtière : la mer détruit des maisons à Akpakpa Dodomè
Plus de deux ans après le lancement du projet de protection des côtes à l’est de Cotonou, la mer continue de rogner nos côtes. Depuis quelques jours, elle crée des sinistrés et des sans abris à quartier Akpakpa Dodomè, à l’est de l’embouchure de Cotonou. «Je demande au gouvernement de nous aider. Depuis deux semaines, je suis sans abri, j’ai déposé le peu d’affaires que la mer m’a laissé auprès d’un ami ici à Akpakpa Dodomè et je dors auprès de mon frère à Midombo, ma femme et mes deux enfants sont ailleurs à Djêffa». Ce récit très triste est celui de Kocou, un trentenaire sinistré dont la maison située au bord de la mer a été engloutie. Depuis quelques jours, la force des vagues de la mer ne laisse rien au passage. Sur les lieux, des dizaines de maisons ont été emportées ou détruites partiellement en quelques jours. Bruno, un jeune a été obligé d’abandonner sa maison hier à cause de la pression maritime et ceci bien que celle-ci n’ait pas encore été emportée par les vagues. «J’ai peur, parce que la mer vient souvent la nuit pour tout ravager», précise-t-il. Il m’indique au fond de l’océan, à un jet de pierre, là où la mer a commencé ses ravages. «Il y avait des maisons à tous ces endroits», ajoute Bruno. Qu’est-ce qui peut être à la base de cette érosion? «Ce sont les délinquants qui ont volé le mouton de la divinité qui protège la mer. C’est un mouton qui a une perle rouge au cou. Les délinquants qui traînent par ici l’ont volé, l’ont tué et l’ont mangé, et alors, la mer à qui il était destiné s’est alors fâchée», nous confie un sage du quartier. Cet argument est contesté par Bruno qui croit que ce sont les travaux engagés au port ces derniers temps-ci qui en sont la cause.
Depuis 2009, le gouvernement a lancé avec beaucoup de tapage médiatique un projet de protection des côtes à l’est de Cotonou. Surnommé vulgairement « Epi de Siafato », ce projet devrait permettre de protéger une dizaine de kilomètres de la côte béninoise allant de l’embouchure de Cotonou en allant vers Porto-Novo. Des épis devraient être construits pour arrêter la pression de plus en plus forte de la mer dans cette zone. Les populations riveraines ont été même dégagées de cette zone. Depuis, les travaux piétinent toujours et la situation des ces populations semblent s’aggraver. Les populations victimes de cette érosion, devenues des « sans domicile fixe » appellent le gouvernement au secours.
Reporter
MIGAN S. BRUNO