Pour une meilleure participation du Bénin à la Conférence de Doha sur les changements climatiques
Ouidah, le 17 novembre 2012 : Les membres du comité national sur les changements climatiques se sont réunis les 16 et 17 novembre 2012 à Ouidah autour d’un atelier, en vue d’une participation efficiente du Bénin à la dix-huitième session de la Conférence des Parties (COP 18) à la Convention-Cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques (CCNUCC) et la huitième session de la Conférence des Parties agissant comme réunion des Parties au Protocole de Kyoto, qui aura lieu du 26 novembre au 7 décembre 2012 à Doha au Qatar.
La COP 18 constitue une étape historique en matière de lutte contre les changements, car les gouvernements auront la responsabilité de mener à bien les négociations sur l’application immédiate d’une seconde période d’engagement du protocole de Kyoto (entré en vigueur le 16 février 2005), qui demeure jusque-là le seul accord international contraignant pour les pays qui l’ont ratifié, en vue d’une réduction de l’émission des gaz à effet de serre. Les négociations porteront aussi sur les tenants et aboutissants du Fonds vert sur le climat, l’adaptation, le financement de la lutte contre les changements climatiques.
« Les négociations de cette envergure ne sont pas toujours faciles. Elles font appel à plusieurs variables dont l’internalisation des différentes problématiques à aborder, la maîtrise des décisions essentielle de la COP précédente, celle de Durban en 2011, les subtilités de la compréhension approfondie des parties en présence, la défense des intérêts des Etats » a souligné Gilbert Poumangué, Représentant Résident Adjoint du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD). C’est d’ailleurs ce qui justifie l’appui technique et financier du PNUD, dans son rôle de renforcement des capacités nationales, à la Direction Générale de l’Environnement.
Le Directeur Général de l’Environnement, M. Césaire Gnanglè a précisé les objectifs de l’atelier notamment comprendre et analyser stratégiquement les positions des différents groupes de négociation en présence notamment celles du Groupe Africain et du Groupe des Pays les Moins Avancés auxquels le Bénin appartient ; comprendre le processus et les règles de négociation sur les changements climatiques ; dégager les priorités du Bénin dans ces négociations, s’y atteler à les défendre avec succès et de proposer une bonne équipe de négociation avec un partage des responsabilités entre les membres de la délégation.
« Les changements climatiques ne sont pas seulement une question d’environnement et de développement, mais aussi de survie », a précisé Basile Gbaguidi, Secrétaire Général du Ministère en charge de l’Environnement, représentant le Ministre de l’Environnement, de l’Habitat et de l’Urbanisme (MEHU). Les principales priorités du Bénin à défendre à Doha sont notamment l’adaptation, comment épargner les pertes et dommages que subissent les populations vulnérables aux changements climatiques en adoptant des mesures préventives et le financement de nouveaux projets, a-t-il ajouté.
Plusieurs communications ont été présentées pour permettre à tous les participants d’être au même niveau d’information, notamment maîtriser le contexte et les enjeux de la Conférence des Parties 18 de Doha, comprendre la Convention et le Protocole de Kyoto ainsi que leurs organes.
A l’issue des travaux de groupe, les messages clés sur les différentes thématiques de la COP 18, ainsi que les points à défendre à Doha ont été formulés. Par rapport au Protocole de Kyoto, le Bénin, faisant partie des pays en développement, soutient l’adoption d’une deuxième période d’engagement pour une période de cinq (5) ans, alors que l’Union Européenne défend une période de huit (8) ans.
Enfin, des recommandations ont été faites à l’endroit du comité national sur les changements climatiques (CNCC). Il s’agit notamment de préparer un rapport de synthèse au Chef de l’Etat, Président en exercice de l’Union Africaine, au cas où il participerait à la Conférence ; de renforcer de manière continue les capacités des membres du CNCC ; d’élaborer un plan de travail annuel pour le CNCC et de prévoir une ligne budgétaire au niveau du MEHU pour son fonctionnement ; d’œuvrer pour la mise en place d’une agence nationale sur les changements climatiques.
Reporter
MIGAN S. BRUNO