Quand l’impérialisme français fait des orphelins
Le deuxième film béninois en compétition du fespaco 2011 est intitulé « Indochine sur les traces d’une mère » du réalisateur Idriss Mora Kpaï. Il a été projeté dans la soirée de ce lundi 28 février 2011 au cinéma Neerwaya.
Les fameuses guerres françaises contre l’Indochine et le Vietnam des années 1946-1954, ont marqué jusqu’à ce jour des africains et asiatiques. Considéré comme la guerre de conquête de territoire, celle-ci a fait mourir des dizaines de milliers de soldats africains. Des rescapés, orphelins et témoins sont les protagonistes de ce documentaire de 71 minutes. Après le grand succès du documentaire « Arlit, deuxième Paris » qui a fait le tour du monde avec une vingtaine de prix, entre autres, Prix du meilleur Documentaire au 15e festival du cinéma d’Afrique, Asie et Amérique latine ; Balard d’or du meilleur Documentaire ; prix TV5 au 20e Festival International du Film de Namur ; Prix du Cinéma du Monde en Wesphalie-Rhénanie du Nord, Allemagne ; Prix du meilleur Documentaire au Muestra de Cine Africano de Tarifa MCAT (Espagne), Idriss Mora Kpaï revient avec « Indochine sur les traces d’une mère » pour faire vivre le monde de la guerre contre Viet Minh. Tristesse, révolte, aventure, prouesse et ruse sont entre autres les émotions et sentiments qui animent le cinéphile. La ruse occidentale en particulier celle française ne date pas d’aujourd’hui quand on voit le jeu de mots qui est fait pour exploiter les africains à l’époque où ils étaient pris en otage et n’ayant pas le choix entre l’appellation «Volontaire » et « d’Appelé ». C’était bien pensé comme mesure de précaution, car s’il y a un pays à condamner aujourd’hui pour guerre et crime contre l’humanité, ce serait la France. A travers, « Indochine sur les traces d’une mère », le réalisateur dénonce, par l’image, l’esclavage modernisé des français dont les conséquences ont fait de certains êtres, « Des sans racine ». Dans une vision subtile et de reconnaissance aux africains, soldats de presque toutes les guerres françaises, Idriss Mora-Kpaï, a ressuscité ceux-là communément appelés « Anciens combattants ». Ils racontent chacun, dans les langues du Centre et Sud Bénin et en français, les conditions de ces guerres. Pour d’autres, ce n’est pas une simple guerre, mais un corps-à-corps où on se tirait dessus comme on le voit aujourd’hui dans les films d’action. D’autres, spécialisés dans la détection des mines étaient les éclaireurs et la vie de toute la troupe reposait sur eux. Certains sont chargés de récupérer les armes quelques soient les conditions, car celles-ci sont plus importantes que la mort des soldats. C’est un film édifiant par le témoignage des personnes indiquées qui sont la mémoire vivante de cette guerre d’Indochine.
Reporter
MIGAN S. RUNO