Le 26 mars prochain, le stade Félix Houphouët-Boigny d’Abidjan accueille la rencontre Ecureuils du Bénin – Eléphants de la Côte d’Ivoire. Malgré le bruit des canons qui font de la ville 5 étoiles, un champ de bataille entre jeunes pro-Ouattara et forces loyalistes, la Fédération ivoirienne de football a programmé le match au « Félicia ». La partie béninoise n’a toujours pas protesté. A l’interne, l’onction du ministre des sports au sélectionneur national et à son programme de travail fait toujours défaut. Modeste Kérékou en campagne électorale pour le Chef du gouvernement candidat à sa propre succession semble déconnecté par rapport à l’actualité du football.
Le Bénin aborde donc le virage de la 3ème journée des éliminatoires Can 2011, dans des conditions un peu particulières. La crise à la FBF a phagocyté la famille du football. Le ministre des sports à force de jouer à l’équilibriste a fini par ne plus savoir sur quel pied danser. Pis encore, la campagne électorale a éloigné Modeste Kérékou des affaires brulantes de son département ministériel. Mieux, il s’est senti exempté de tout effort depuis que Victorien Attolou et ses pairs du comité exécutif de la Fédération béninoise de football ont déclaré avoir mis la main sur un sponsor qui a accepté prendre en charge toutes les dépenses inhérentes au débarquement d’Abidjan. Mais qu’à cela ne tienne, malgré la complexité de la crise qui secoue la FBF, Modeste Kérékou avait l’obligation de rester garant des intérêts du football béninois. Si le ministre des sports a déjà expliqué que Denis Goavec reste le seul sélectionneur national des Ecureuils, il n’en demeure pas moins qu’en cette veille de la rencontre où, un climat de psychose est entretenu à dessein par certains acteurs du football béninois en perte de vitesse, le ministre des sports se devait de dépasser les clivages pour réaffirmer son soutien et celui du gouvernement au technicien français. Ceci permettrait à Denis Goavec et aux Ecureuils d’aborder le stage qui démarre dans 48 heures, dans les meilleures dispositions psychologiques afin d’atteindre les résultats escomptés. A l’exception de Mouri Ogoubiyi, les internationaux béninois évoluant à l’étranger ont tous, accepté répondre à l’invitation de Denis Goavec. La mission effectuée par le sélectionneur national en Europe s’est donc soldé par un succès. L’inventaire de la situation de la sélection nationale indique à ce jour que les joueurs sont prêts à défendre les couleurs nationales. Le sélectionneur est motivé. Le comité exécutif de la FBF a su anticiper sur le retour des vieux démons en s’attachant les services d’un sponsor qui prend en charge toutes les dépenses qui étaient du ressort de l’Etat béninois. Il ne manque que Modeste Kérékou mette le pied à l’étrier, qu’il essaye de réunir les grands acteurs du football béninois afin de contester officiellement le choix de la ville d’Abidjan pour accueillir la rencontre. Enfin, qu’il prenne véritablement aux côtés des responsables fédéraux, le commandement des Ecureuils.
Reporter
MIGAN S. BRUNO