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LE CANDIDAT UN
20/03/2011 13:03
Marche des militants UN à Porto-Novo pour «fêter la victoire» de leur leader : Pressions et chantages sur la Cena et la Cour
Vendredi, 18 mars 2011
Me Adrien Houngbédji, candidat unique de l’Union fait la nation (Un) à la présidentielle 2011, déverse ses militants dans la rue. Hier, ils étaient des milliers à battre le macadam à Porto-Novo pour « fêter sa victoire ». Plusieurs rues ont été bloquées pendant plusieurs heures. Pour les manifestants, leur candidat a obtenu 46% des suffrages exprimés. «Le second tour est inévitable », conclut l’un des manifestants. Après Porto-Novo, annonce-t-il, d’autres villes favorables à Houngbédji seront soulevées contre le régime en place pour empêcher le «holdup électoral», qui, selon lui, se prépare. Visiblement, les militants de l’Un sont décidés à contester les résultats officiels, s’ils ne vont pas en leur faveur. Les couleurs viennent ainsi d’être annoncées, puisqu’ils se disent «grand vainqueur». «Nous ne nous laisserons pas faire », prévient Houngbédji, à l’issue d’un tête-à-tête avec le candidat Issa Salifou, arrivé en 4ème position, selon les grandes tendances provisoires et partielles.
Au regard de ces agissements politiciens, il convient de se poser des questions quant aux réelles intentions de Houngbédji. A-t-il besoin de faire descendre ses partisans dans la rue avant de se faire entendre? Pourquoi est-il pressé ? Que cachent ses déclarations offensives de ces derniers jours ? Veut-il faire pression sur la Cena et/ou la Cour Constitutionnelle ? Si oui, à quelle fin ? Bref, pourquoi ne peut-il pas attendre les résultats de la Cena et de la Cour Constitutionnelle avant de réagir ? Voilà autant d’interrogations majeures qui trottinent dans les méninges. La loi électorale a prévu les voies de recours. Si éventuellement il y avait des fraudes, la Cour est là pour statuer. En tant qu’avocat de haut niveau, Me Adrien Houngbédji ferait mieux de patienter un peu. Il a tout le temps devant lui pour déposer éventuellement des recours à la Cour. Il n’est donc pas obligé de faire des agitations stériles et d’annoncer à tout bout de champ qu’il a gagné. A l’allure où vont désormais les choses, tout porte à croire que Me Adrien Houngbédji n’a pas encore dit son dernier mot. Mais il est appelé à la patience et à plus de responsabilité. Le Bénin traverse une période très sensible et il faut qu’il évite de faire déverser ses partisans dans la rue. La rue ne règle pas les problèmes, encore qu’aucun problème n’existe encore. Houngbédji ne doit pas avoir peur des résultats de la Cena et de la Cour. La vérité est dans les urnes.
On sait quand les conflits commencent mais jamais la fin. Alors, il faut qu’il ramène la balle à terre.
Les concitoyens sont appelés au calme dans l’attente des résultats. La démocratie est le bien le plus précieux que les sages et les âges nous ont laissée en héritage. Quelques uns parmi nos concitoyens ont l’onction de décider de ce qu’il adviendra, et de ce trésor, et de notre sort. Gageons et prions qu’ils n’en ruinent pas les vertus. Les dirigeants de la Cena et de la Cour sont suffisamment responsables pour ne pas se laisser distraire.
Reporter
MIGAN S. BRUNO
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