La communauté internationale a débloqué mardi 550 millions d'euros pour financer les travaux liés à la construction d'un nouveau sarcophage à Tchernobyl, sur un total de 740 millions d'euros qui manquaient, à l'approche du 25e anniversaire de la catastrophe nucléaire.
La communauté internationale a débloqué mardi 550 millions d'euros pour financer les travaux liés à la construction d'un nouveau sarcophage à Tchernobyl, sur un total de 740 millions d'euros qui manquaient, à l'approche du 25e anniversaire de la catastrophe nucléaire.
"Les contributions annoncées ce matin permettent de réunir le montant remarquable - après recalcul et correction - de 550 millions d'euros", a déclaré M. Fillon à l'issue de la conférence des donateurs à Kiev qu'il a coprésidée au titre de la présidence française du G8.
Il a dans un premier temps annoncé un montant de 575 millions d'euros avant de réviser à la baisse cette évaluation.
Il s'agit d'un "montant minimal", a-t-il souligné.
"C'est un résultat qui illustre le sens des responsabilités de l'ensemble de la communauté internationale", a fait valoir M. Fillon.
Le président ukrainien Viktor Ianoukovitch a loué le résultat "sans précédent" de la réunion, faisant lui aussi état de 550 millions d'euros réunis dont 29 millions débloqués par l'Ukraine.
"Le processus de collecte des fonds n'a pas été facile", avec "des difficultés liées à la crise économique et financière. Malgré cela, nos partenaires ont fait preuve d'un ferme soutien", a-t-il souligné.
"La finalisation de ce projet est importante pour le peuple ukrainien, mais a une dimension mondiale" et la crise nucléaire au Japon "a montré que la sûreté nucléaire ne connaissait pas de frontières nationales", a ajouté M. Ianoukovitch.
Plusieurs dizaines de pays et organisations internationales, dont le président de la Commission européenne José Manuel Barroso, ont participé à cette conférence.
Ils avaient pour objectif de réunir les 740 millions d'euros qui manquaient pour financer les travaux liés à la construction d'une nouvelle chape isolant le réacteur accidenté Tchernobyl, d'un budget global d'un milliard et demi d'euros.
Ce projet est financé par un fonds international géré par la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (Berd).
Outre l'achevement du nouveau sarcophage, cette somme prévoit aussi la construction d'un dépôt pour le combustible nucléaire usagé.
Une trentaine de pays ont annoncé de nouvelles contributions à ce fonds, a indiqué le président de la Berd Thomas Mirow, selon lequel sa banque souhaite débloquer dans les mois à venir entre 120 et 180 millions d'euros.
M. Barroso a promis l'octroi de 110 millions d'euros de la part de l'Union européenne. Les Etats-Unis ont débloqué 123 millions de dollars (86 millions d'euros).
La France et la Russie ont annoncé respectivement des contributions de 47 et 45 millions d'euros.
Cette réunion à Kiev intervient à une semaine du 25e anniversaire de la pire catastrophe de l'histoire du nucléaire civil.
Le réacteur n°4 de Tchernobyl a explosé le 26 avril 1986, contaminant une bonne partie de l'Europe, en particulier l'Ukraine, le Bélarus et la Russie, à l'époque trois républiques de l'URSS.
Il a été recouvert à la va-vite d'une chape qui est maintenant fissurée.
Un consortium formé par les sociétés françaises Bouygues et Vinci a remporté en 2007 un appel d'offres pour la construction d'un nouveau sarcophage étanche.
Cette nouvelle enceinte de confinement, une grande arche en acier de 108 mètres de haut et d'un poids de 20.000 tonnes, sera assemblée à côté, puis glissée au-dessus du sarcophage existant. Les travaux ont commencé fin 2010 et l'opération doit être achevée en 2015.
Le dernier réacteur de Tchernobyl a été fermé en 2000.
Reporter
MIGAN S.BRUNO