Président elect Goodluck Jonathan
Mai 29, 2011
Le président nigérian Goodluck Jonathan a prêté serment dimanche après sa victoire à l'élection du 16 avril.
Son élection est généralement considérée comme la plus crédible depuis la fin du régime militaire, il y a une décennie, au Nigéria.
Jonathan a été investi lors d'une cérémonie entourée d'un très strict dispositif de sécurité à laquelle assistaient plus d'une dizaine de dirigeants à Abuja, la capitale fédérale du pays le plus peuplé d'Afrique.
Lors de sa prestation de serment devant le plus haut magistrat du pays, Aloysius Katsina-Alu, M.Jonathan, la tête couverte d'un feutre a juré qu'il serait loyal et faisait serment d'allégeance au Nigeria pour s'acquitter de sa mission au mieux de ses capacités.
Jonathan, un chrétien du sud âgé de 53 ans, a aisément battu au premier tour son principal adversaire, l'ex-dirigeant militaire Muhammadu Buhari, un musulman du nord.
Goodluck Jonathan était déjà en fonction à ce poste depuis plus d'un an, après la mort de son prédécesseur, Umaru Yaradua.
Sa victoire a été suivie de heurts ayant fait quelque 800 morts, selon une ONG de défense des droits de l'Homme.
La cérémonie d'investiture doit débuter à 09H00 GMT sur la place Eagle Square à Abuja, la capitale fédérale, en présence d'une vingtaine de chefs d'Etat africains, dont l'Ivoirien Alassane Ouattara,.
Pour des raisons de sécurité, des axes importants menant à la place ont été fermés depuis plusieurs jours. En octobre 2010, les festivités du cinquantenaire de l'indépendance, auxquelles assistaient M. Jonathan et des dirigeants étrangers, avaient été marquées par un double attentat à la voiture piégée revendiqué par le principal groupe armé opérant dans le sud pétrolifère.
Aujourd’hui, ce n’est pas dans un contexte facile que Goodluck Johnatan va jurer de servir la nation :
De nombreux électeurs du Nord contestent encore sa victoire, d’autant plus que selon une règle tacite entre les deux régions (Nord et Sud), il y a roulement à chaque élection, c'est-à-dire qu’un Nordiste aurait du être élu président.
Dans le sud, Jonathan fait face au risque d'un retour de la violence dans sa région natale du delta du Niger, productrice de pétrole.
Dans le Centre, des flambées de violences interethniques ont lieu régulièrement.
Parmi les défis que le nouveau président aura à relever, on compte la réforme pétrolière et l’électricité.
Samedi, Amnesty International a appelé M. Jonathan à s'atteler "immédiatement" à la question des droits de l'Homme, en particulier "la violence à grande échelle, la corruption endémique" et l'impunité ambiante.
Reporter
MIGAN S. BRUNO