Afin de protéger ses forêts et combattre le commerce illégal du bois, le Congo met en place un système de vérification et de traçabilité du bois destiné à l’exportation. Le pays vient ainsi de signer, le 2 septembre à Brazzaville, un contrat de fourniture de services informatiques avec la société générale de surveillance (SGS) afin d’accroître le contrôle de la production du secteur forestier.
En parallèle, l’Etat s’investit au niveau régional dans la préservation de la forêt transfrontalière du Mayombe, un ecosystème d’importance internationale.
Le Congo renforce son système de traçabilité du bois
Ce contrat s'inscrit dans le cadre de l’accord de partenariat volontaire signé entre le Congo et l’Union Européenne le 9 mai dernier à Brazzaville. Il traduit l’engagement du Congo et de l’Union Européenne de fournir une réponse adaptée au problème de l’exploitation illégale des forêts.
L’Union Européenne va apporter un soutien financier de 1 milliard 330 millions de francs CFA à ce projet, l’Etat congolais contribuant, quant à lui, à hauteur d’environ 700 millions de francs CFA.
La SGS est chargée d’élaborer un système informatique qui permettra d’assurer la traçabilité du bois et contrôlera son déploiement sur le terrain. Au terme d’une période de 3 ans, la gestion du projet sera transmis totalement au ministère de l’économie.
Le Congo s’était déjà illustré dans la bonne gouvernance de ces ressources forestières en collaborant avec la Fondation Chirac et l’organisation internationale The Forest Trust à mettre en place une certification FCS (Forest Stewardship Council) pour un commerce de bois plus responsable. Fort de cette expérience, le Congo devient leader dans la préservation des ressources naturelles de la région.
Création de l’aire frontalière de conservation de la forêt du Mayombe: une initiative du Congo brazzaville en association avec l’Angola et la République Démocratique du Congo
L’Angola, la République Démocratique du Congo et le Congo Brazzaville ont décidé le 24 juin dernier, lors d’une réunion regroupant les ministres en charge de l’économie forestière de s’investir pour maintenir et restaurer l’intégrité de l’écosystème du Mayombe. L’objectif est d’assurer la conservation de la biodiversité, la stabilité régionale et l’amélioration des moyens d’existence des populations du Mayombe.
Ce projet bénéficie de l’appui financier du Royaume de Norvège à hauteur de 390 millions de francs CFA (environ 700 000 dollars US). 

Il bénéficie également du soutien d’autres partenaires tels le Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE), le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) et l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN).
Avec une superficie d’environ 200.000 hectares, la forêt du Mayombe (située au sud de la République du Congo), est l’une des forêts les plus riches d’Afrique. Cette forêt abrite en effet une importante biodiversité à forte concentration de primates, répartie sur trois aires protégées dont la réserve du Luki en RDC, la réserve de Dimonika en République du Congo et la zone du Cacongo en Angola.
Reporter
MIGAN S. BRUNO