Mohamad Alali est le cycliste trentenaire, ancien champion de cyclisme libanais, qui effectue en ce moment même le tour de la Méditerranée en solo à vélo, dans le cadre de l'initiative Borderless Mediterranean (Méditerranée sans frontières). Il se trouve actuellement en Turquie, à Tekirdag, ville qu’il aurait dû rejoindre hier. A cause de mauvaises conditions météorologiques, le coureur a pris du retard sur ses objectifs premiers. Il nous raconte son périple de ces derniers jours.
"Je suis arrivée en Turquie le 2 février à 17H, j’ai passé la nuit à Ipsala. Le deuxième jour, je devais me rendre à Tekirdag. L’équivalent de 120, 140 km. Mais le vent était trop fort j’ai dû m’arrêter au milieu du chemin, à 60 km dans la ville de Kuyucli. J’ai trouvé refuge dans la cave d’une station service, c’est tout ce qu’il y avait sur ma route. Il faisait 2 degrés et je n’ai pas pu trouver le sommeil avant 5 heures du matin, parce que je m’étais couché tard la veille."
"Durant la nuit, j’ai eu des problèmes pour respirer, mon nez était comme bloqué, j’ai dû prendre froid, ce qui a rendu la nuit pénible. Le matin, j’ai pu me reposer un peu dans les bureaux de la station service, où il faisait un peu plus chaud. J’avais faim, il ne me restait que de la confiture et du fromage sans pain. Je n’ai pas réussi à retirer de l’argent à la borne de retrait, et je n’avais pas d’argent turc sur moi. Ce sont les employés de la station service qui m’ont offert le thé et le pain."
"Sur la route, en dépit de mon équipement, j’ai dû mettre des sacs en plastique sur mes gants pour bloquer l’arrivée d’air froid. J’ai dû m’arrêter trois fois, et n’ai pu parcourir que 50 km, et me voilà finalement à Tekirdag ! J’ai fait en deux jours ce que je pensais faire en une seule fois. Si le temps est clément, demain, je parviendrai à rejoindre Istanbul qui se trouve à une centaine de km d’ici. Sinon, j’y serai après demain".
"J’ai eu quelques moments très durs, j’en suis venu à me dire «mais qu’est ce que tu fais ici ?». Et puis j’ai vite relativisé. Et je sais très bien qu’une fois de retour au Liban, tout ça me manquera. Alors je profite de chaque instant."
Reporter
MIGAN S. BRUNO