Le trésor public d’Abomey a été le théâtre d’un braquage à main armée dans la soirée de ce mercredi 19 octobre. Quatre individus fortement armés, ont pu dévaliser les locaux et emporter la rondelette somme de 700 millions de Fcfa destinée au paiement des salaires et pensions pour le compte du mois d’octobre des Ape des départements du Zou-Collines.
Selon les témoins, la scène se serait produite dans la soirée, aux environs de 19 heures. En effet, accompagné de son caissier, le receveur des finances d’Abomey, E. A. se serait rendu vers 18 heures à l’agence Boa de la ville pour faire le retrait d’un montant de 700 millions. Cette somme devrait servir à payer les salaires, et les pensions de retraite, du mois d’Octobre de tous les agents permanents (Ape) des départements du Zou/Collines. De retour de la banque, au moment où ils entraient dans la cour du trésor, le véhicule du receveur aurait été suivi par un autre non immatriculé de marque Carina3 de couleur noire. Les occupants de ce véhicule, au nombre de quatre, se seraient mis à tirer en l’air des coups de feu à l’arme lourde demandant à toutes les personnes présentes de se coucher par terre. Ils ont par la suite emporté les 700 millions que venaient de retirer le receveur et son caissier. La maison du receveur se trouvant dans les mêmes locaux que le trésor, l’épouse de ce dernier serait arrivée au moment où les malfaiteurs chargeaient le butin dans leur véhicule. Elle a alors reçu une balle au niveau d’un membre inférieur et a été évacuée d’urgence au Centre hospitalier départemental (Chd) de Goho.
Aussitôt informé, le préfet du département du Zou et Collines, Armand Nouatin est arrivé sur les lieux constater les faits sans toutefois faire de déclaration officielle. Il aurait tenu informé sur le champ les autorités ministérielles de tutelle. Avertis, les agents de la gendarmerie et du commissariat central d’Abomey sont arrivés sur les yeux, mais n’ont pu mettre la main sur les malfrats qui s’en étaient déjà allés.
Selon des indiscrétions, le receveur aurait informé l’agence Boa en question de son passage hier mercredi faire un retrait pourle paiement des salaires des Ape du département. Les mêmes sources indiquent que dans la même journée d’hier, il a de nouveau contacté la banque et le rendez-vous était fixé pour 18 heures. Des sources internes à la structure braquée révèlent que se rendant à la banque, le receveur des finances n’aurait pas pris les dispositions sécuritaires nécessaires. Il s’y serait rendu sans se faire accompagner d’agents de sécurité. A l’heure où nous bouclions notre journal, nous avons appris que le receveur et son caissier ont été placés en garde à vue au commissariat central de la ville pour les besoins de l’enquête. Affaire à suivre !
Des points à élucider
En attendant les résultats des enquêtes entamées par les services compétentes, il y a déjà plusieurs interrogations que soulève le film de ce hold-up. On se demande d’abord pourquoi le receveur des finances a averti la banque une semaine à l’avance de son opération de retrait. La deuxième inquiétude se trouve dans le fait que le receveur et le caissier se soient rendus à la banque pour retirer un montant si important sans se faire accompagner d’agent de sécurité. Et la troisième question est de savoir pourquoi le transport de l’argent n’a pas été confié à une société de sécurité qui opère dans le convoyage de fonds. Comment les braqueurs ont-ils su qu’il devrait avoir le transport de ce montant au trésor de la ville ce jour mercredi. Pis, comment ont-ils eu connaissance de l’heure du retrait, celle à laquelle le receveur devrait revenir de la banque. Et, last but not the least, comment comprendre qu’à l’heure du téléphone portable et autre moyens de communication relevant des Tic, les forces de l’ordre(gendarmerie et police) n’aient pas pu être averties à temps du signalement des gangsters(description du véhicule et de ses occupants et indication de leur itinéraire) pour dispositions pratiques à faire prendre par les unités des villes voisines ?
Reporter
MIGAN S. BRUNO